BOSNIE-HERZEGOVINE - FRANCE : 1-2
Buts : Barbarez (16e) pour la Bosnie-Herzégovine - Gallas (41e) et Faubert (90+1e) pour la France
"Rejouer pour oublier". On ne sait pas si la prescription du docteur Domenech aura eu les effets escomptés et effacé la détresse de Berlin. Une chose est néanmoins certaine, l'équipe de France s'est lancée vers les qualifications de l'Euro 2008 sur de bons rails et atteindra la Géorgie le 2 septembre prochain avec le plein de confiance. Au coeur du mois d'août, on ne pouvait pas en demander beaucoup plus aux vice-champions du monde. Alors qu'ils n'ont pas tous encore repris la compétition avec leurs clubs respectifs, les Bleus ont fait le travail. Point barre.
Au Stade Olympique de Sarajevo, les vice-champions du monde ont su revenir au score, répondre au défi physique - pas toujours propre - imposé par les Bosniaques et, au final, s'imposer (1-2). Le tout avec des jambes encore lourdes et sans leurs guides "allemands" Zinédine Zidane, Claude Makelele et Lilian Thuram. A moins de trois semaines de l'entame des éliminatoires du Championnat d'Europe des Nations 2008, les Français ont réussi l'essentiel. Que demander de plus ? Pas grand chose pour le moment.
Première période : Bousculés, les Bleus
Avec un seul non-Mondialiste aligné d'entrée (Rio Mavuba), c'est une équipe de France version Coupe du monde qui entame la partie. Durant dix bonnes minutes, les Bleus conservent le ballon et s'offrent la première occasion du match sur une remise de la tête de Thierry Henry bien suivie par Louis Saha (7e). Les Tricolores paraissent en jambes. Un leurre puisque le onze de Raymond Domenech a du mal à passer la seconde. La Bosnie-Herzégovine en profite pour endosser la tunique du patron. Et ne tarde pas à en profiter.
Sur un bon coup franc de Bartolovic, Misimovic remet du plat du pied vers Barbarez. Couvert, le Bosniaque fusille Coupet à bout portant (1-0, 16e). Bruyant avant le match, silencieux depuis le coup d'envoi, le Stade Olympique de Sarajevo retrouve de la voix. Déchaîné comme ses supporters, Barbarez est proche du doublé sur une récupération de balle et un tir des vingt mètres qui file juste à côté du but défendu par Coupet (20e). Les vice-champions du monde connaissent un petit creux de quelques minutes.
Florent Malouda remet les siens dans le droit chemin sur une frappe bien captée par Hasagic (24e). Le Bosniaque a la main chaude et le prouve à l'encontre du malheureux Louis Saha qui, par deux fois, échoue sur le portier de Gaziantepspor. Une reprise puissante (29e) et un face à face remporté (40e) permettent à la Bosnie-Herzégovine de rester devant. Pas pour longtemps puisque sur un coup franc de Sagnol, parfaitement remis de la tête par Henry, Gallas égalise de près (1-1, 41e).
Seconde période : Faubert s'invite au banquet
Accrochée lors des quarante-cinq premières minutes et émaillée de quelques duels musclés entre Barbarez et Vieira notamment, la rencontre repart sur des bases plus saines et favorables aux Français. Malheureux à la finition mais en vue sur le front de l'attaque, Louis Saha se créé une nouvelle opportunité sur une longue ouverture qu'il dévie du bout du pied. Le cuir file à côté (54e). Le Stade Olympique souffle. Les vingt-deux acteurs également.
Certains, comme Thierry Henry, jouent à Sarajevo leur premier match de la saison. Et le mur de l'heure de jeu est difficile à franchir. Raymond Domenech comme Blaz Sliskovic n'hésitent pas à faire tourner. Wiltord, Givet et Faubert (1re sélection) entrent mais les jambes - et non pas le coeur - n'y sont pas. Malgré une reprise de volée magnifique mais non-cadrée de Wiltord (83e), Bosniaques et Français semblent partis pour se séparer sur un score de parité, comme il y a deux ans à Rennes.
Numéro 10 dans le dos, Julien Faubert en a pourtant décidé autrement. Entré en lieu et place de Franck Ribéry, le petit bleu des Bleus va signer sa première internationale d'un but victorieux. Une frappe à ras de terre croisée et déviée par un défenseur bosniaque qui trompe l'impeccable Hasagic (1-2, 90+1). Le moment est parfaitement choisi puisque l'arbitre siffle la fin de la rencontre quelques secondes après. Les Bleus peuvent se tourner vers les éliminatoires de l'Euro 2008 avec sérénité. Un atout loin d'être négligeable. On devrait rapidement s'en rendre compte.
LA DECLA : Raymond Domenech (France)
"J'ai vu une équipe qui réagit bien, qui reste un peu organisée, qui a montré de l'envie et qui gagne. C'est bien parce qu'on part sur cette lancée, avec ce capital confiance qui fait toute la différence. On a vu surtout des joueurs qui avaient envie. Les nouveaux ont vu ce qui s'était passé au Mondial, et ceux qui rentrent ont été obligés de se hisser, de grimper un peu plus et de hausser leur niveau de jeu. C'est bien et c'est l'exemple: quand on voit Patrick Vieira, Thierry Henry, William Gallas, les cadres être solides, être pratiquement avec la même envie qu'en Coupe du monde, c'est bien."