Avant le match au sommet de la 13e journée à Lille, le capitaine de Marseille Habib Beye revient sur la mauvaise passe traversée par l'OM (4 défaites de rang), mais ne la qualifie pas de "crise". Le défenseur international sénégalais loue à ce sujet le climat de "sérénité" au sein du club.
HABIB BEYE, comment expliquez-vous cette mauvaise série ?
H.B. : Disons que nous nous sommes installés dans un certain confort. Par confort, j'entends notre capital points, lorsque nous comptions par exemple 16 points en six matches. Cela nous a peut-être enlevé la pression du résultat. On s'est laissé aller et il est devenu plus difficile d'installer notre jeu.
N'est-ce pas là le signe d'un certain manque de maturité ?
H.B. : Peut-être, mais on avait aussi loué notre maturité lors de cette série. C'est vrai que le groupe est jeune. Et que, quand nous étions dans ce confort-là, on aurait d précisément donner un peu plus.
Avez-vous le sentiment d'une équipe en crise?
H.B. : Cela fait quatre ans que je suis là, et des petites crises, j'en ai connues chaque année. Et des plus difficiles que celle-ci, avec le public qui siffle toute une mi-temps, quand nous étions 14e du classement... Je rappelle que les gens ont commencé à parler de crise cette saison alors que nous étions encore 2e du classement! Mais ce que nous vivons là, ce n'est pas ce que j'appellerais une crise! C'est un moment difficile.
Où se situe la différence ?
H.B. : Notamment dans le fait qu'il y a aujourd'hui beaucoup de sérénité dans le staff et la direction du club. En d'autres temps, et parfois pour moins que cela, il y aurait eu le feu à ce niveau-là. Le club a donc vraiment changé. Les gens à sa tête sont compétents et professionnels, ils ont compris que la meilleure chose à faire était de laisser travailler les joueurs et le coach. Une crise, c'est quand l'ambiance générale dans l'équipe est dégradée, quand tu viens à l'entraînement et que tu ne peux plus "encadrer" le coach ou certains joueurs en face de toi. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. On vient à l'entraînement et on travaille sereinement.
José Anigo (directeur sportif) et Pape Diouf (président) ont rencontré les cadres de l'équipe cette semaine. Quelle a été la teneur de leur discours?
H.B. : Ils ont été très clairs. Ils nous ont clairement signifié qu'ils étaient à 100% derrière nous, qu'il ne fallait pas tout remettre en question et qu'il fallait se serrer les coudes. Ce n'était en rien un ultimatum de leur part, même s'ils sont obligés, bien sr, de maintenir une certaine pression.
L'équipe n'a-t-elle pas été en surrégime?
H.B. : Non. On peut être en surrégime sur un ou deux matches, mais sûrement pas sur une série de six matches. Le fait est que l'équipe a été prête très vite, car nous avions l'Intertoto à disputer. Nous avons été très performants rapidement, nous sommes devenus l'équipe à battre et nous avons forcément laissé des forces. Mais il n'y a pas aujourd'hui de déficit physique. Il y a en revanche un déficit technique, car nous sommes moins bien dans le jeu.
Sur quoi comptez-vous pour vous tirer de cette mauvaise passe?
H.B. : Nous avons pris des gifles. Je crois que, quand nous nous relèverons, nous serons alors plus blindés. Les joueurs connaissent leur part de responsabilité et savent que la force viendra du collectif, qui sera meilleur quand chacun individuellement donnera plus. Le match de Lille arrive à point nommé pour une réhabilitation. La motivation y viendra naturellement.