Thierry Henry, l'un des six champions du monde et d'Europe toujours actif avec les Bleus à avoir reçu l'ovation de Saint-Denis, a inscrit l'unique but des Bleus contre la Grèce, mercredi (1-0). C'est son trente-neuvième, à deux unités du record de Michel Platini. Entre un passé glorieux auquel il appartient et un avenir qu'il veut encore bâtir, le joueur d'Arsenal décrivait, après le match, combien il a été difficile de gérer de front commémoration et match à disputer. Il a défendu la qualité de la prestation des Bleus et... Nicolas Anelka. «Je ne serai pas surpris de ce qu'il apportera si on lui fait un peu plus souvent confiance».
«Thierry Henry, comment avez-vous vécu ce dernier match de l'année contre la Grèce ?
Ce n'était pas un match évident. Ils sont solides, ces Grecs. Ils font un bon petit parcours (la Grèce a remporté ses trois premiers matches dans la course à l'Euro 2008). On a essayé d'être costaud tout en jouant. Et on a réussi puisqu'on s'est créé des occases. Comme d'habitude, j'ai essayé (sic). Je me suis senti comme un mois de novembre.
L'année se termine mieux qu'elle avait commencé (1-2 contre la Slovaquie)...
C'est comme ça, c'est le football. On peut bien jouer et perdre, mal jouer et gagner. Ce n'était pas un match extraordinaire mais un match sérieux, quand même.
Vous n'êtes qu'à deux buts du record de Platini. Votre sentiment ?
Si j'ai la chance de continuer à jouer et de mettre la balle au fond, ça viendra. Si je dois battre ce record, ce sera un honneur. L'équipe de France s'est procuré des occasions mercredi. Tout le monde était dans la surface. Vieira, Nico (Anelka), moi... Tout le monde avait envie de marquer, de faire des passes. Je suis à la réception du centre de Willy Sagnol, j'ai eu plus de réussite que les autres.
Votre entente avec Anelka a encore été prometteuse...
Monsieur Crochet ? Il apporte quelque chose à chaque fois qu'il rentre. Avec plus de réussite, il aurait marqué. Je ne suis pas surpris. Je ne serai pas surpris par ce qu'il apportera si on lui fait un peu plus confiance. A chaque fois qu'il joue, il montre qu'il est présent. C'était comme ça contre le Costa Rica (3-2), contre l'Allemagne (0-0), contre les Féroé (5-0). C'est un joueur de ballon. Je connais ses crochets depuis qu'on est petits. Ce n'est pas évident pour lui de montrer tout ça à Bolton, où il est seul devant. Mais dans une équipe qui joue au ballon et qui joue au sol... En plus, c'est un bon gars, tu peux rigoler de tout avec lui.
Comment avez-vous vécu la cérémonie en hommage aux champions du monde et d'Europe ?
C'était différent pour moi. On a serré la main et fait la bise aux autres peu avant le coup d'envoi, puis il fallait revenir au vestiaire pour jouer le match. Ce n'était pas évident. On n'a pas le temps de savourer, ni de repenser à ce qui s'est passé en 1998 et 2000. Les Grecs étaient là pour nous rappeler qu'il y avait un match. Il vaut mieux poser cette question aux autres. Attention, c'était extraordinaire de nous revoir dans le rond central avec une énorme ovation. Mais il y avait ce match... Si on avait perdu, on aurait gâché la fête.
Mais émotionnellement, c'était fort ?
Ça a été génial, oui. Je n'ai pas trop pu parler avec les autres, mais le plus important était cette harmonie entre nous et le public. Moi, je suis encore dedans. J'ai revu des images de cette période seulement ces deux ou trois derniers jours, certaines que je n'avais jamais vues. Quand tu es dans le bain, tu ne peux pas te permettre de rêver. Il faut avancer. C'est drôle d'ailleurs. Quand tu joues, on te rappelle que le passé ne compte plus, et quand tu arrêtes, on te parle du passé.
Les Blacks étaient dans les tribunes avec la tenue des Bleus. Qu'en pensez-vous ?
Je ne l'ai pas vu, mais ça me fait plaisir d'entendre ça. Les Blacks sont une institution, un peu comme la Dream Team. J'espère que les Bleus vont pouvoir rattraper ce que les Blacks leur ont fait à Lyon. Je serai devant mon poste». - Cé. Ro. (au Stade de France)