Dans le marasme d'une saison où le PSG tâtonne dans le brouillard, le jeune Clément Chantome, 19 ans, est l'une des rares lueurs. Désormais maillon incontournable du milieu de terrain, ce pur produit du centre de formation a été récompensé par une première sélection en Espoirs.
Rarement ascension aura été aussi rapide au PSG et révélation aussi bienvenue que celle de Clément Chantome. Car s'il est difficile de pointer quelque motif de satisfaction pour le club de la capitale, recalé à une navrante 12e place, à cinq longueurs du premier relégable au bout de 13 journées de L1, il y a au moins ça. En quelques mois, ce pur produit de la formation parisienne, champion de France des moins de 18 ans la saison dernière, est passé de l'anonymat total au statut de titulaire en puissance en club, tout en décrochant sa première sélection en espoirs face à la Suède.
A tel point que maintenant, il est difficile d'imaginer que ce garçon, qui n'a que 367 minutes de Ligue 1 dans les jambes (5 matches, dont 4 comme titulaire), ne soit pas l'un des futurs rouages permanents de l'équipe. Que faut-il y voir ? La pauvreté de l'effectif parisien ou la véritable éclosion d'un jeune talent que Guy Lacombe, habitué de ce genre de trouvailles (il avait lancé Benoît Pedretti à Sochaux), avait décelé très vite lors de son arrivée au club ? Sans doute un peu des deux...
Traoré : "Un monstre"
Lancé dans le grand bain par son entraîneur contre Sedan (le 14 octobre), Chantome, comme Mulumbu, Dramé et Ngog (qui lui n'a toujours pas joué), fait partie de cette classe biberon que l'entraîneur parisien a choisi d'incorporer au groupe, brisant une politique prudente qui avait cours au PSG. Et Lacombe ne tarit évidemment pas d'éloges sur sa découverte. "Il est jeune mais il joue avec une incroyable maturité. Lorsque je l'ai intégré au groupe pro à l'entraînement en début de saison, j'ai remarqué qu'il avait franchi un cap", assure-t-il.
"Depuis, je le titille, je regarde son travail à l'entraînement, ajoute Lacombe. Je ne l'ai pas ménagé mais il s'est toujours accroché et ne déçoit pas. C'est un compétiteur, un vrai gagneur. Il sait ce qu'il veut et ne lâche rien. C'est un gros travailleur." Celui que le défenseur parisien Sammy Traoré décrit comme "un monstre" n'a pourtant rien de tel à première vue. Plutôt timide, en retrait, ce gabarit modeste (1,79 m, 71 kg) encore un peu frêle dégage pourtant un volume impressionnant sur le terrain.
"Il est énorme. Je suis prêt à parier que dans quelques années, il sera indiscutable en équipe de France", s'enflamme Traoré. Mais l'intéressé a bien appris ses leçons d'humilité. "Mes premiers pas en L1, mon contrat pro, l'équipe de France espoirs, tout est arrivé en même temps, ça va vite, je ne réalise pas encore, explique-t-il. C'est génial. Je prends ça avec grand bonheur et ça me donne envie de travailler encore plus pour rendre au coach la confiance qu'il me donne. J'ai encore tout à prouver." Mais jusqu'à maintenant, il a tout simplement prouvé que les expérimentations parfois difficiles à déchiffrer de Lacombe pouvaient parfois tomber juste.
Accueil 
