La victoire du prestige n'était pas loin, la défaite non plus. Alors que Lyon venait d'être repris, Grégory Coupet a offert à son équipe le nul chez le Real Madrid (2-2) et la première place du groupe E, en repoussant un penalty à la dernière minute. Le match face au Steaua comptera pour du beurre.
LIGUE DES CHAMPIONS - 5e JOURNEE - GROUPE E
Real Madrid - Lyon : 2-2
Buts : Diarra (31e) et Van Nistelrooy (83e) pour le Real Madrid - Carew (11e) et Malouda (31e) pour Lyon
Lyon y a cru et finalement le quintuple champion de France n'a pas obtenu ce qu'il était venu chercher sur la pelouse du Real Madrid. Du moins en partie. Car, à défaut de l'emporter face aux Madrilènes (2-2), les Gones ont conservé la première place du groupe E. Plaisant à voir évoluer, malgré une baisse manifeste de régime en seconde période, l'Olympique Lyonnais a séduit son auditoire dans l'animation offensive, emmené par un John Carew de gala. Et une fois n'est pas coutume, le roi de la Ligue 1 a affiché une solidarité exemplaire comme en témoigne l'arrêt décisif de Coupet sur le penalty de Van Nistelrooy. Dernière marche avant les huitièmes de finale pour l'OL : la réception du Steaua Bucarest le mercredi 6 décembre.
Première période : Lyon comme d'habitude
A défaut de prendre sa revanche, le Real Madrid comptait bien prouver que la correction reçue à Gerland (2-0) n'était qu'un accident. Et quoi de mieux que son antre de Santiago Bernabeu pour faire chuter le roi lyonnais en C1 cette saison. Bien emmenée par un fringant Robinho côté gauche et son pendant Raul à droite, la formation dirigée par Fabio Capello impose un pressing haut et alerte à son hôte d'un soir. Mais il en faut plus pour faire craquer Lyon, ce que Carew, profitant d'un contre favorable sur Cannavaro, s'empresse de rappeler à Casillas et Cie d'un superbe extérieur du pied droit (11e, 0-1). Le Real tente de réagir aussitôt mais Raul, sur un centre de Sergio Ramos, voit sa tête claquée en corner par Coupet (15e).
En fait, il n'y a qu'une seule équipe sur la pelouse : l'Olympique Lyonnais. Toujours aussi à l'aise à l'extérieur, bénéficiant de la générosité d'un John Carew de gala, l'OL pousse son adversaire à la faute. Après une occasion vendangée par Tiago (18e), le quintuple champion de France frappe une nouvelle fois là où ça fait mal, Malouda devançant la sortie de Casillas sur un coup franc de Juninho pour le 0-2 (31e). Mal en point, le Real parvient néanmoins à sortir la tête de l'eau, Diarra réduisant la marque face à son ancienne équipe (39e, 1-2).
Seconde période : Coupet, ce héros
Forcément, une réaction madrilène était attendue après la pause. Et cette dernière allait vite se matérialiser. Sergio Ramos profite d'un cafouillage de la défense lyonnaise pour aller contrarier Coupet (50e). L'OL accumule les fautes et court de plus en plus après le ballon. Robinho, à la conclusion d'une combinaison à trois avec Van Nistelrooy et Raul, manque le cadre d'un rien (60e). Les hommes de Gérard Houllier souffrent mais ne plient pas. Malouda réveille les siens d'une frappe enroulée du pied gauche. Là encore, la finition n'est pas au rendez-vous (67e).
Alors que l'Olympique Lyonnais reprend peu à peu l'ascendant dans la partie, c'est au tour du champion français d'être surpris en plein temps fort. Un centre de Roberto Carlos mal apprécié par la défense rhodanienne, une tête de Raul sur le poteau et finalement le pied de Van Nistelrooy qui traînait par là (83e, 2-2) : voilà le Real à nouveau dans le coup. Derrière, le géant batave en rajoute sur un tacle de Cris dans la surface et obtient généreusement un penalty. Coupet garde son sang-froid et repousse le tir de l'ancien Mancunien (89e). Le match s'anime, Malouda, Raul et Sergio Ramos voient jaune en quelques instants. L'essentiel n'est pas là. Lyon assure sa première place du groupe E.
LA DECLA : Grégory Coupet (gardien de Lyon)
"C'est génial, même si j'avoue que le scénario nous contrarie un peu, car nous aurions aimé conserver cette victoire de 2-1. Bravo et respect à mes défenseurs qui ont vraiment souffert. Le penalty se joue sur peu. La foudre est tombée ! J'ai souvent vu Van Nistelrooy dans les matches faire des plats du pied forts et je me suis dit avec le peu de temps qui restait à ce moment de la partie, il tenterait de se rassurer avec un tel geste. Je l'ai allumé un peu sur mon côté droit et je suis vite parti. Cela a marché. C'est un exploit qui fait du bien à tout le monde. C'était justifié. Il n'y avait pas penalty. Nous n'aurions pas mérité de perdre."