Florent Malouda, avec huit buts inscrits depuis le début de saison, se découvre enfin des qualités de buteur qu'il était loin d'afficher en arrivant à l'OL, il y a quatre ans. Face au Mans, il espère faire à nouveau trembler les filets pour pallier les absences de Fred, Govou et Benzema.
Jusqu'alors décrié pour son manque de clairvoyance en phase terminale offensive et son adresse insuffisante dans le dernier geste, Florent Malouda, 26 ans, longtemps surnommé "Florent Maladroit" dans l'entourage même du club, a marqué son 5e but en championnat face à Auxerre (1-0), dimanche au stade de Gerland. Il rejoint ainsi les Brésiliens Fred et Juninho au classement des buteurs de l'équipe lyonnaise. Il a aussi inscrit deux buts en Ligue des champions et un en équipe de France, mais il aussi à son actif quatre passes décisives.
"Je ne cherche pas forcément à devenir meilleur buteur de l'OL. Bien sûr, je ne veux pas me fixer de limites mais j'entends d'abord bien remplir mon rôle sur le terrain. Ensuite, nous verrons les statistiques au terme de la saison. C'est surtout vers la fin que je marque davantage mais cinq buts en 15 journées, cela ne m'était jamais arrivé", reconnaît le Guyanais, arrivé à Lyon en 2003 en provenance de Guingamp, alors en L1. Lors de sa dernière année avec l'En-Avant, aux côtés de Didier Drogba, il avait marqué 10 buts pour 37 matches disputés, son record personnel sur une saison. L'an passé, il avait atteint le nombre de six en championnat, son meilleur total avec Lyon, et un seul en sélection nationale.
"Cela ne m'était jamais arrivé"
Florent Malouda, qui effectue déjà sa 11e saison professionnelle après quatre ans à Châteauroux (L2, L1) et trois à Guingamp (L1), estime que cette nouvelle efficacité est due à sa position plus avancée sur le terrain. Des entraîneurs comme Paul Le Guen, à Lyon, ou Guy Lacombe, à Guingamp, ont pourtant essayé, sans succès, de le convaincre d'une reconversion comme arrière gauche.
"Je me retrouve de plus en plus dans les situations offensives. Cela me permet d'avoir plus d'automatismes et de repères" , explique-t-il assurant "avoir beaucoup travaillé pour en arriver là" . Il est vrai aussi que l'équipe de l'OL n'est bouleversée qu'à hauteur d'un tiers lors de chaque intersaison, méthode qui laisse le temps à chaque équipier de bien se connaître et de prendre un temps d'avance sur les adversaires sur la lecture du jeu, notamment dans les derniers mètres offensifs.
Finaliste de la Coupe du monde avec l'équipe de France, en juin, Florent Malouda est revenu sur Lyon avec une nouvelle assurance qui lui a permis de franchir un palier. Son contrat a été réévalué et prolongé d'un an pour arriver à terme en 2011. Il attiserait les convoitises de clubs anglais comme Chelsea mais, en attendant un éventuel transfert, il espère bien décrocher le sixième titre de l'OL. "Nous n'avons encore rien gagné. Il ne faut pas l'oublier, d'autant qu'il y a encore beaucoup de matches à jouer. Le plus dur sera d'éviter l'embourgeoisement", conclut-il, espérant contribuer à un nouveau succès de Lyon au Mans, samedi.