Auteur d'un doublé lors de la victoire du PSG sur le Panathinaïkos (4-0) mercredi, Bonaventure Kalou semble avoir retrouvé la confiance. Décisif sur le terrain, seul Parisien à avoir élevé la voix face au hooliganisme, l'Ivoirien s'est responsabilisé comme il ne l'avait jamais fait avec Paris.
On avait perdu Bonaventure Kalou. Malheureux et incapable de faire la différence, l'Ivoirien n'était que l'ombre de lui-même depuis le début de la saison. Sa nonchalance chronique, son manque d'implication dans la récupération, son individualisme et ses difficultés à trouver l'intouchable Pedro Pauleta ont été largement stigmatisés depuis le mois d'août. A tort ou à raison. Si Kalou était vraiment loin du niveau qui était le sien à Feyenoord ou à Auxerre, il était tout aussi loin d'être le seul responsable du début de saison noire de Paris. Très critiqué, il aurait pu sombrer avec son club après le tristement mémorable PSG-Tel-Aviv. Au contraire, il a pris ses responsabilités à bras le corps pour sonner la révolte parisienne.
D'abord face aux supporters. A ce jour, Kalou est le seul joueur parisien à avoir eu le courage d'évoquer l'épineux sujet des hooligans du PSG dans les médias, au risque de se mettre une partie du public à dos. Ça ne lui fait pas peur. "J'ai le sentiment d'avoir touché quelque chose que tout le monde évite. Si pour ce que j'ai dit je dois être critiqué et sifflé, au moins mon message aura atteint son objectif", explique-t-il avec conviction.
Un nouveau visage
Ensuite sur le terrain. Il avait déjà ouvert la marque à Nantes, seulement trois jours après le drame de la Porte de Saint-Cloud, d'une superbe frappe enveloppée à l'entrée de la surface. A Lyon, il a été le meilleur Parisien de l'avis général des observateurs, apportant constamment le danger dans la défense rhodanienne par ses dribbles et sa technique en mouvement. Il a récidivé face au Panathinaïkos, avec la réussite en plus. Après avoir touché du bois sur sa première occasion, l'Ivoirien a servi Pauleta pour l'ouverture du score avant d'inscrire les deux derniers buts d'une victoire nette qui ouvre les portes des 16es de finale de la Coupe de l'UEFA au club de la capitale.
Ce n'est pourtant pas la satisfaction d'avoir livré sa prestation la plus aboutie depuis le début de la saison qui domine chez Kalou. Sa préoccupation est d'abord collective et c'est dans ce sens qu'il se réjouit de la victoire parisienne. "Au-delà de la qualification, le plus important était de faire du beau jeu pour se réconcilier avec une partie du public qui nous boudait. On revient à l'essentiel, le foot. Depuis plusieurs semaines, on parlait exclusivement de l'extra-sportif", a-t-il insisté à l'issue de la rencontre.
Paradoxalement, c'est au moment où le PSG traverse peut-être la période la plus noire de son histoire que l'Ivoirien se découvre des qualités de meneur. Il les possédait déjà à Feyenoord et à Auxerre, sur le terrain en tout cas. A Paris, il a trop souvent préféré s'effacer, à l'image de beaucoup de joueurs du club de la capitale d'ailleurs. En trois semaines, cette image a été radicalement balayée pour faire place à celle d'un joueur qui n'hésite pas à monter en première ligne sur les problèmes extra-sportifs tout en prenant ses responsabilités sur le terrain. Il est encore trop tôt pour dire qu'on a retrouvé le vrai Kalou. Car c'est peut-être un tout nouveau visage de l'Ivoirien qu'on découvre actuellement à Paris.