Vainqueurs de Nice in extremis (1-0), les Nantais ont retrouvé le sourire et semblent désormais optimistes quant à leur avenir en Ligue 1. Luigi Pieroni et Fabien Barthez, les deux recrues du mercato, ont déjà apporté un plus. Aussi bien sur le terrain que dans les têtes.
Le Football Club Nantes Atlantique était bien malade. Mais sans doute pas physiquement. La pathologie dont a souffert le club de la Cité des Ducs durant la première partie du Championnat de France de Ligue 1 était certainement psychologique. La première rencontre de L1 disputée en 2007 par les Canaris en a donné la plus belle des preuves. Samedi à la Beaujoire, les joueurs de Georges Eo n'ont pas réalisé une performance mémorable. Durant quatre-vingt-dix minutes, les Nantais n'ont pas survolé la partie. Pourtant, l'épilogue a été heureux. Quelque chose a changé.
Et ça, c'est sans doute ce qui réjouit le plus Georges Eo. Même s'il a une petite pensée pour Nice, cruellement vaincu et avant-dernier du championnat, Eo ne boude pas son plaisir : "Perdre dans ces circonstances, ça fait mal. Je n'ai pas à me réjouir du malheur des autres. Mais je suis très heureux pour mes gars qui y ont cru jusqu'au bout, même si la délivrance est venue tard. Le groupe a bien progressé, gagné en maîtrise et les gars ne se sont pas énervés. Nous, on respire un peu mieux. Il nous reste pas mal de choses à faire pour sortir de cette zone, mais on va dégrafer un bouton. J'espère qu'on pourra ouvrir la chemise."
Une chemise ou plutôt un maillot que Fabien Barthez et Luigi Pieroni ont parfaitement revêtu. Le portier au palmarès long comme le bras n'a pas encore encaissé le moindre but et, même s'il est vrai qu'il n'a pas eu grand chose à faire face à Guingamp en Coupe de France puis face à l'OGCN samedi, son apport psychologique et son enthousiasme de junior parti à la retraite trop tôt ont fait effet. L'image marquante de cette envie a sans aucun doute été cette touche jouée par Barthez en toute fin de partie alors que le score était encore à 0-0.
"Beaucoup de bonheur"
"Le rôle du gardien ne se limite pas à un plongeon , s'est justifié le Divin Chauve après le match. Le temps additionnel fait partie du jeu. Ce soir, ça s'est encore bien passé. Dans une saison, il y a des hauts et des bas. Le principal, c'est de continuer à pousser. Car regain de confiance peut être dangereux et le boomerang peut revenir vite. Il n'y a que le groupe qui apportera au groupe." On n'apprend pas au vieux singe à faire la grimace. On n'apprend pas non plus à Luigi Pieroni à trouver le chemin des filets.
Pour sa première à Nantes, le Belge s'est mué en héros. Sa reprise décroisée de la tête a offert un succès tardif mais ô combien salutaire au FCNA. Un vrai bonheur d'autant qu'il vient quelques jours après la naissance de son premier enfant. "Je dédie ce but à ma femme et à mon fils qui m'attendent à Auxerre. C'est une entrée en matière rêvée, et on ne pouvait pas imaginer mieux. Je commence bien l'année. C'est beaucoup de bonheur. " Un bonheur communicatif ? Il semble que oui puisque pour la première fois de la saison le club des bords de l'Erdre parait presque serein. Samedi soir, les joueurs avaient la banane.
"On est sur la bonne dynamique, mais il ne faut pas s'arrêter là. A la fin, on s'est fait peur avec le poteau de Moussilou. La solidité va nous aider à prendre confiance et à nous libérer", analyse le lucide Franck Signorino. Même son de cloche du côté d'Emerse Faé : "Ça fait cinq matches qu'on ne prend pas de but. Il ne faut pas lâcher et nous reposer sur nos lauriers. Il y a quelques mois, nous aurions perdu ce match. La roue a tourné." Seizièmes, les Nantais ne sont pas encore sortis de l'auberge. Mais ont désormais l'impression d'en avoir les moyens. Et c'est sans doute là l'essentiel. C'est bien connu : quand la tête va, tout va.
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