Battu deux fois de suite en championnat, Lyon ne tire pas la sonnette d'alarme. Sûre de sa force, l'équipe de Gérard Houllier sait qu'elle va rebondir. Le jeu est toujours là. Reste à retrouver une once de réussite. Et si possible avant la double confrontation face à la Roma en Ligue des Champions.
Les tatillons pourront dire ce qu'ils veulent. Que Lyon n'a pas perdu deux rencontres de suite puisque les punitions infligées par Toulouse (2-0) et Bordeaux (1-2) ont été tempérées par deux succès en coupes face au Mans (1-0) et à Laon (1-3). Pour autant, l'Olympique Lyonnais vient bien de perdre deux matches de Ligue 1 consécutifs et c'est en soi un événement considérable. Le roi Lyon n'avait plus connu une telle série négative depuis septembre 2002 et un "doublé" à Nantes (1-0) et face à Monaco (1-3). De là à être inquiet, il n'y a qu'un pas.... que les Rhodaniens ne franchissent pas encore. Et c'est assez compréhensible.
Pour différentes raisons, l'OL n'a pas lieu d'être anxieux. Au plan comptable, les Lyonnais comptent toujours un matelas des plus confortables avec quatorze points d'avance sur les dauphins marseillais et lensois. Un matelas de sécurité qui devrait offrir sans problème un sixième titre aux Lyonnais. D'autre part, les Gones, programmés pour revenir au top au printemps alors que la Ligue des Champions arrive dans sa phase critique, sont habitués à ce genre de coups de mou autour de la trêve hivernale. A ceci près que d'habitude, les joueurs de Gérard Houllier ne laissent que peu de plumes en route et se "contentent" d'être moins convaincants au niveau de la manière.
Enfin, au vu de la partie disputée face à Bordeaux (voire même à Toulouse), on serait tenté de dire qu'avec un peu plus de chance et peut-être un coup de sifflet favorable en fin de match sur une intervention limite de Ramé sur Cris, le finaliste de la Coupe de la Ligue n'aurait pas perdu sur sa pelouse. Si la défense semble en ce moment assez friable et empruntée, Fred, Juninho et compagnie continuent de leur côté à se créer des occasions. Mais la réussite n'est pas lyonnaise. Ajoutez à cela que les attaquants de l'OL ont eu le malheur de tomber mercredi sur un super Ulrich Ramé et un bloc girondin enfin au point...
Force et talent
Gérard Houllier n'a aucun mal à reconnaître la défaite des siens mais ne tire absolument pas la sonnette d'alarme : "Il faut dire bravo à l'adversaire quand on perd. On avait gagné 2-1 chez eux, nous aurons une belle le 31 mars en finale de la Coupe de la Ligue. Je n'ai pas de reproche à faire à mon équipe, on a pris un but très vite et on s'est compliqué la tâche. Je pense que la deuxième période a été très bonne et on aurait mérité le nul. Je reste confiant. Il faudra mieux défendre qu'on ne l'a fait, mais la qualité du jeu me laisse penser qu'on est reparti."
Le président de l'OL ne dit pas le contraire. Pour Jean-Michel Aulas, la qualité est là. Le reste n'est que péripétie. "On a parfois eu de la réussite. Face à Bordeaux, moins. Ce qui reste c'est la grande qualité de jeu. Il n'y a donc pas lieu de s'inquiéter. C'est le football. Il faut regarder ce qui a été positif : la qualité de notre jeu et le fait que les joueurs n'ont pas baissé les bras. On est sûrs de notre force et de notre talent." De la force et du talent, Lyon en aura besoin d'ici un mois pour la double confrontation face à l'AS Roma en huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Le seul rendez-vous qui compte réellement. L'OL en a conscience et compte bien prouver que cette reculade hivernale est en fait une prise d'élan.