D'habitude silencieux, Nicolas Anelka revient sur sa non-sélection pour le Mondial et sa nouvelle aventure à Bolton. Déçu cet été, il assure avoir tourné la page. L'attaquant est apaisé et préfère évoquer son plaisir de retrouver l'équipe de France. Mais il ne s'emballe pas sur son avenir en Bleu.
NICOLAS ANELKA, comment se passe votre début de saison à Bolton ?
N.A. : Ça se passe bien. On n'est pas mal classé dans le championnat (5e). Sur le plan personnel, c'est un peu difficile car j'apprends un nouveau football. Ça n'est pas ce que j'ai appris à faire à faire jusqu'à présent. C'est même complètement autre chose. On joue de façon plus directe. Ça n'est pas vraiment le souvenir que j'avais gardé du football anglais. Mais, pour l'instant, c'est une façon de jouer qui marche bien pour l'instant. Le coach est assez intelligent pour savoir comment on doit jouer avec les joueurs que l'on possède. Comme ça se passe bien, tout va bien.
Que vous demande votre entraîneur, Sam Allardyce ?
N.A. : Il me demande de gêner l'adversaire et de faire beaucoup de pressing. J'essaye aussi de marquer mais je n'ai pas beaucoup d'occasions. Je me mets au service de l'équipe et, quand j'aurai davantage d'occasions et que j'aurai peut-être un peu mieux appris le jeu, je pense que je les mettrai au fond.
Bolton peut-il prétendre à la Ligue des Champions ?
N.A. : On essaye. On peut espérer mais c'est difficile car il y aura toujours Manchester United, Chelsea, Arsenal voir Liverpool. Donc on va se battre jusqu'au bout pour pouvoir accéder à cette Ligue des Champions mais ça va être très difficile.
Le fait de jouer en Angleterre facilite-t-il les choses vis-à-vis de l'équipe de France ?
N.A. : Je ne sais pas... En Angleterre, c'est plus facile de me voir jouer. Mais, à Fenerbahçe, mon football était déjà là. On pouvait aussi me faire confiance et m'appeler. Mais, à partir du moment où je joue en club et que le sélectionneur fait appel à moi, c'est avec plaisir que je reviens. Ça s'est bien passé lorsque je suis revenu les dernières fois. Et en même temps, avec Bolton, c'est un peu plus difficile. Mais j'apprends et je travaille. A chaque match, j'essaie de faire du mieux possible. Après, tant mieux si le coach fait appel à moi.
Vous étiez amer après votre non-sélection pour la Coupe du monde. C'est oublié ?
N.A. : C'est toujours difficile. On est toujours déçu de manquer une Coupe du monde. Mais ça fait partie des choses de la vie. Il faut tourner la page. Aujourd'hui, je suis rappelé. Tant mieux. Mais cela m'était déjà arrivé deux fois auparavant (1998 et 2002). Une troisième fois, ça n'allait pas me tuer.
Alors pourquoi Raymond Domenech vous fait-il confiance aujourd'hui ?
N.A. : Je ne sais pas. Il faut lui demander (Rires). De toute façon, c'est du passé. Il faut tourner la page. Il fait vraiment confiance à tout le monde. Il parle beaucoup aux joueurs. Et ça se ressent ensuite sur le terrain. Le dialogue, pour moi, c'est mieux. Ça me permet, comme à tous les autres joueurs, d'être meilleur sur le terrain.
Pensez-vous avoir désormais une opportunité de vous installer durablement chez les Bleus ?
N.A. : Je n'y pense pas. Je viens, je suis content de venir, de retrouver les gars et le jeu de l'équipe de France. C'est tout. Le reste, on verra. Je sais que si je suis appelé plusieurs fois de suite, ça ne voudra pas dire que j'irai à l'Euro 2008. Mais je n'ai jamais lâché. Aujourd'hui, j'ai toujours envie de montrer des choses et m'amuser comme ça a été le cas face aux Iles Féroé (5-0, le 11 septembre). C'est pour ça que je suis encore là.
Avez-vous trouvé une équipe de France changée ?
N.A. : Non, c'est pratiquement la même chose. Je retrouve toujours les mêmes joueurs à chaque fois. Les joueurs étaient déjà sereins avant la Coupe du monde, même si les résultats n'étaient pas extraordinaires. D'ailleurs, je pense c'est ce qui leur a permis de faire une bonne Coupe du monde. J'ai laissé une équipe de France qui jouait bien au football et, quand je suis revenu, j'ai retrouvé la même équipe. Je n'ai pas vu de changement. La seule différence est peut-être psychologique puisque ça s'est bien passé lors de la Coupe du monde et qu'ils sont allés en finale. Mais au niveau du niveau, il n'y a pas de grand changement.
Même l'absence de Zinedine Zidane ?
N.A. : Zizou, c'est différent. Il est unique. Mais l'équipe de France est obligée de faire sans puisqu'il a décidé d'arrêter sa carrière. Mais sur le terrain, on ne pense pas à ça. On essaie de faire le maximum pour être aussi bons sans lui.
Mercredi, il y aura une cérémonie en l'honneur des champions de 1998 et 2000 avant France-Grèce. En tant que Champion d'Europe, qu'en pensez-vous ?
N.A. : C'est bien. C'est une génération qu'il ne faut pas oublier. On va pouvoir revoir les "anciens". Il faut leur rendre hommage parce qu'ils ont fait un bon boulot. Mais je n'ai pas l'impression de faire partie de cet hommage car je suis encore là pour l'instant. Je suis un peu un ancien. Depuis l'âge de 19 ans, je joue en équipe de France. Même si je n'ai pas toujours été là, je suis toujours là aujourd'hui. Je connais tout le monde.
A cette occasion, Patrick Vieira devrait fêter sa 100e sélection. Que cela vous inspire-t-il ?
N.A. : C'est un grand joueur qui a débuté très tôt. Il connu beaucoup de sélections, même chez les jeunes. Il n'a fait que des grands clubs. Ça récompense une certaine stabilité car il a toujours été présent en équipe de France. C'est logique quoi. Il a eu un parcours sans accroc. Maintenant, 100 sélections, ça ne va changer sa vie. Le record sera davantage inscrit que 100 sélections. Mais c'est toujours bien d'y arriver.
Quel est votre favori pour le Ballon d'Or ?
N.A. : C'est difficile à dire. Ça peut être un Italien, comme ça peut-être un joueur du Barça ou Thierry Henry. Après, je ne sais pas comment les choix sont faits... Moi, s'il n'avait pas été blessé, je pense que j'aurais voté pour Samuel Eto'o. Il le mérite puisqu'il a fait un doublé Ligue des Champions-Championnat. Malheureusement, il s'est blessé. Ronnie est toujours là. Pour Thierry Henry, le problème c'est qu'il n'a rien gagné. Mais il a été constant, il a toujours été là.
Enfin, que pensez-vous de la situation du PSG ?
N.A. : Je suis les résultats du PSG. C'est toujours un grand club, mais qui se cherche. Comme d'habitude.
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