Patrick Vieira bientôt centenaire
Sauf surprise, Patrick Vieira devrait honorer sa 100e sélection en équipe de France mercredi en amical contre la Grèce au Stade de France. A 30 ans, le joueur de l'Inter Milan va rejoindre le "club" des centenaires où siègent déjà Lilian Thuram (125 sélections), Marcel Desailly (116), Zinedine Zidane (108) et Didier Deschamps (103).
Dans un entretien à L'Equipe de mardi, le natif de Dakar dit sa «fierté» d'atteindre le cap des 100 capes, lui qui a honoré sa première sélection il y a un peu moins de 10 ans, le 26 février 1997 (victoire 2-1 contre les Pays-Bas), inscrit six buts et porté 13 fois le brassard de capitaine : «Je trouve ça beau. Je peux dire que je fais partie des rares joueurs qui ont atteint ces 100 sélections et c'est tout simplement extraordinaire».
Ses souvenirs personnels se confondent avec les épisodes les plus glorieux de l'équipe de France : la finale 98 (dont Vieira a joué trente minutes, offrant le troisième but à Emmanuel Petit), le titre européen en 2000 («ma plus grosse satisfaction personnelle en bleu»), ou encore la victoire contre l'Espagne (3-1) lors du dernier Mondial («mon meilleur match en équipe de France»). Du côté des «émotions négatives», la finale perdue du 9 juillet figure bien sûr en bonne place : «C'est moi qui suis au marquage de Marco Materazzi quand il égalise et, après, je me blesse au moment où on est en train de reprendre le dessus (...) Quand j'ai vu les larmes de Lilian (Thuram), ça m'a fait mal».
«Désolé pour Anelka»
Patrick Vieira feuillette également l'album des joueurs (près d'une centaine) et des sélectionneurs (quatre) croisés sous le maillot de l'équipe de France. Les joueurs : Emmanuel Petit, avec lequel son entente fut la plus parfaite («Sur le terrain, on avait même plus besoin de se parler»), Claude Makelele («tactiquement, Claude, c'est phénoménal»), ou encore Nicolas Anelka (retenu pour France-Grèce) qui «allait être l'un des plus grands joueurs du monde» et pour lequel Vieira se dit à la fois «déçu» et «désolé» de la trajectoire finalement plus modeste.
Des sélectionneurs, Vieira dresse de rapides portraits : Aimé Jacquet, «le plus en quête de perfection, le professeur, celui qui essayait de tout expliquer au tableau noir» ; Roger Lemerre, «le passionné, quelqu'un de très émotif», difficile à cerner de l'extérieur mais avec lui, dit-il, «c'est le coeur qui parle» ; Jacques Santini, «assez renfermé», éprouvant des difiicultés «à être lui-même, à se lâcher». Enfin, sur l'actuel titulaire du poste, Patrick Vieira distingue le «Domenech 1» qui, rappelle-t-il, «a contrarié» les cadres de l'équipe de France en essayant de «tout changer sans la moindre discussion», du «Domenech 2, ouvert, compréhensif». Il lui rend d'ailleurs hommage pour l'avoir publiquement défendu avant la Coupe du monde lorsque, de son propre aveu, il avait l'impression «de ne rien apporter à l'équipe de France».
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