Avant France-Grèce, ce soir, Raymond Domenech dresse ses objectifs pour ce match amical et évoque le cas Gonzalo Higuain. Le sélectionneur attendra de voir si Gonzalo Higuain continue à être "performant" ou s'il est juste une "météorite", pour décider de lui donner ou non une seconde chance.
RAYMOND DOMENECH, qu'attendez-vous de ce match amical face à la Grèce ?
R.D. : Que l'équipe montre quelque chose, qu'elle montre de l'envie, de la solidité. Ce ne sont pas des matches que l'on vient faire en touriste, où l'on peut se contenter de faire de l'"à peu près". C'est dans ce genre de match qu'on se forge un mental, que l'on construit une équipe en peaufinant une organisation, des automatismes. Il faut donner quelque chose, ne serait-ce que pour le public. Nous avons un statut à justifier et un vrai spectacle à donner au public. On a regagné sa confiance avec la Coupe du monde et on doit lui faire plaisir.
Allez-vous tout de même en profiter pour faire des essais ?
R.D. : Ce match va me servir à confirmer qu'il y a une équipe solide, une organisation, une envie. Mais il va aussi me permettre de donner du temps de jeu à des joueurs qui en ont peut-être un peu moins que les autres et qui doivent montrer petit à petit qu'ils sont aptes à jouer à ce niveau-là.
Que pensez-vous de l'absence d'Higuain ?
R.D. : C'est vrai que rares sont les joueurs appelés qui ne viennent pas. Il y en a même qui m'appellent (sourires). C'est une situation particulière. Il y a eu un problème de communication. Le téléphone ne devait pas bien marcher dans un sens... Mais je ne veux pas en faire un problème. On s'est eus au téléphone, avec mon espagnol approximatif, mais bon...
Lui donnerez-vous une seconde chance ?
R.D. : A lui de prouver son talent. Il n'a que 18 ans. Des météorites, on en a connu, j'en connais beaucoup... J'en ai connu quelques uns (des joueurs prometteurs) en Espagne: des joueurs de talent reconnus pendant deux mois et qui ont disparu ensuite. Pour avoir cette seconde chance, il faut qu'il montre qu'il la mérite, qu'il est performant. On verra à la prochaine occasion.
Le 7 février, il y a France-Argentine en amical...
R.D. : On a bien regardé les textes, il ne peut pas jouer une mi-temps de chaque côté (sourires). Je suis patient. Je l'ai appelé cette fois car il avait fait état de sa nationalité française. C'était l'occasion rêvée pour lui permettre de choisir, c'est tout.
Voulez-vous le sanctionner ?
R.D. : Il y a des règlements, mais ce n'est pas à moi de les faire appliquer. Il y a un dossier qui sera fait et envoyé. Mais je ne vais pas me battre pour ça.
Ce match sera aussi l'occasion de rendre hommage aux champions de 1998 et 2000...
R.D. : Je pense qu'il est très important de fêter les anciens. Ce sont eux les racines. Ils ont marqué le football français. On s'appuie sur ce qu'ils ont fait, sur ce qu'ils ont vécu, comme eux l'ont fait sur ce qui s'était passé avant. C'est une forme de continuité, un hommage à leur travail et je pense que nous ne le faisons pas assez. Je lutte pour ça depuis dix ans. C'est moi qui ai lancé l'idée, j'ai insisté. Il fallait faire quelque chose pour les anciens, ils n'ont pas le droit de disparaître comme ça.
Quelle est la différence entre cette génération et celle de 2006 ?
R.D. : A quoi tient la différence entre 1998 et 2006 ? A rien. Un penalty sur la barre (comme celui de David Trezeguet en finale perdue du Mondial-2006 face à l'Italie) ou en dessous... Les équipes de 1998 et 2006 se ressemblaient dans le mental, l'esprit, l'envie, la vie de groupe. Les deux équipes se ressemblaient. On n'arrive pas au bout par hasard, que l'on gagne ou que l'on perde. Après, cela s'est joué à rien. Les Italiens peuvent dire la même chose.
Patrick Vieira fêtera quant à lui sa 100e sélection. Qu'est-ce que cela vous inspire ?
R.D. : Je suis fier et heureux d'être à ses côtés (pour) cette reconnaissance, ce cap des 100 sélections. Je suis content que ça lui arrive le jour où on fête tout (les anciens champions du monde et d'Europe de 1998 et 2000 célébrés avant la rencontre). Cette 100e ne doit rien au hasard. On peut faire un bout de parcours. Mais rester au plus haut niveau pour arriver à 100 sélections, ça veut dire rester à ce niveau pendant au moins 10 ans ! Je pense qu'il battra à terme le record de sélections en équipe de France.
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