Auteur d'un grand match face au Real Madrid (2-2), John Carew a réalisé l'une de ses meilleures prestations sous le maillot de l'OL. Doublure de luxe de Fred, voire de Karim Benzema, depuis le début de la saison, le Norvégien revient dans la course. Et c'est tout l'Olympique Lyonnais qui en profite.
Dans quelques jours, Fabio Cannavaro devrait officiellement être récompensé de sa saison par le Ballon d'Or. Mardi à Santiago Bernabeu, c'est à un autre métal que le capitaine des champions du monde s'est frotté. L'Italien est tombé sur un grand escogriffe d'acier de 193 centimètres et 90 kilos nommé John Carew. Réduit à la portion congrue depuis le début de la saison et disputant sa première rencontre de C1 en 2006/2007, le Norvégien est sorti de sa torpeur face au Real Madrid (2-2) en marquant et réalisant une partie de haute volée.
Durant les 90 minutes qui ont permis à l'Olympique Lyonnais de décrocher la première place du groupe E et ainsi de recevoir au retour lors des huitièmes de finale de la Ligue des Champions, John Carew a tout fait. Il a commencé par le plus difficile en ouvrant la marque sur un raid sublime, lors duquel il a effacé sans coup-férir le pauvre Cannavaro et conclu l'affaire d'un pointu du droit bien senti. La suite, c'est une rencontre durant laquelle l'ancien attaquant de Valence a fait jouer toutes ses qualités : vitesse, puissance, technique. Menant rapidement au score, l'OL s'est servi de lui comme un point d'ancrage des plus sûrs. Et c'est toute la défense madrilène, de Ramos à Roberto Carlos, en passant par Helguera et évidemment Cannavaro, qui en a pâti. Pour preuve, le Norvégien a remporté douze duels. Ce qui, pour un avant-centre, est remarquable.
"Je ne l'avais jamais vu comme ça"
Connaisseur devant l'éternel, Fabio Capello a été estomaqué par la performance du Lyonnais. "Marquer Carew aujourd'hui aurait été compliqué pour n'importe quel joueur, a assuré Fabio Capello en conférence de presse. Je le connais bien pour l'avoir vu jouer en Italie et je peux vous assurer que je ne l'avais jamais vu jouer comme ça." Que Capello se rassure, beaucoup de spécialistes avaient oublié que John Carew pouvait être aussi bon. Gérard Houllier le premier. Dans l'esprit de l'entraîneur rhodanien et depuis le début de saison, le géant qui a débuté à Valerengen Oslo avait été supplanté par le Brésilien Fred et également par le jeune Karim Benzema. Mais les blessures des deux attaquants majeurs de l'Olympique Lyonnais ont relancé Carew. Avec le bonheur que l'on sait. Blessé en début de saison (cuisse), John Carew a retrouvé ses sensations : "Il va mieux, s'est réjoui Gérard Houllier. Il a été blessé. Il revient. Je savais qu'il était sur une forme ascendante."
Même Jean-Michel Aulas y est allé de sa petite félicitation envers l'attaquant. "C'est une soirée tout à fait bénéfique pour l'OL. Nous avions des absents, des joueurs de haut niveau, alors que John Carew a été époustouflant. C'est pour moi une grande satisfaction et je suis très heureux pour lui. Nous lui avons montré que nous tenions à lui et il a démontré un talent qui a tardé à se confirmer". Désormais, le Norvégien est en confiance et peut repartir sur de bonnes bases après une année 2006 globalement difficile. Auteur d'un seul petit but en Ligue 1 (en sept rencontres disputées) depuis l'entame de l'exercice 2006/2007, John Carew n'avait pas été à la hauteur de son passé, de sa réputation et notamment de ce qu'il avait réussi à Valence. La soirée madrilène n'a pas tout effacé. Mais l'ancien finaliste de la Ligue des Champions s'est grandement relancé.
"Je suis en forme. J'ai bien récupéré de ma blessure. Tout s'est bien passé pour moi, a expliqué en souriant John Carew. Pendant tout le match, j'ai ressenti un bon feeling et beaucoup de confiance. Je ne pense pas avoir joué mon meilleur match, mais sûrement l'un des meilleurs. Je crois qu'en ce moment Lyon est la meilleure équipe d'Europe." Une affirmation qui se vérifiera dans le temps. Une chose est sûre, l'OL est sur la bonne voie. Comme l'an passé, Lyon n'a pas perdu face au Real Madrid, Carew a brillé à Bernabeu (ndlr : en 2005/2006, il avait marqué d'une talonnade somptueuse), reste à ne pas tomber au printemps.
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