L'attaquant franco-malien Frédéric Kanouté, qui se déplace à Bilbao dimanche avec le FC Séville en clôture de la 12e journée de la Liga, explique qu'il vit à 29 ans sa "meilleure période en tant que joueur". Il ne regrette évidemment pas d'avoir quitté la France en 1999.
FREDERIC KANOUTE, vous êtes le "pichichi" de la Liga, avec 9 buts en 11 journées, presque autant que votre record de buts sur une saison (11 avec West Ham en 2000-01 et 2001-02). Qu'est-ce qui a changé dans votre jeu ?
F.K : Je ne sais pas. Pas grand chose. Je pense que ça vient aussi de l'équipe. J'ai peut-être mûri dans ma façon de jouer, dans ma façon d'être plus efficace. Peut-être qu'il y a un peu de tout ça.
Est-ce que vous vivez votre meilleure expérience de joueur ?
F.K : Je pense. Après ce qui nous est arrivés l'année dernière (victoire de la Coupe de l'UEFA) et comment on commence la saison, c'est ma meilleure période en tant que joueur. Et après plus d'un an, je me suis bien intégré à la vie espagnole. Tout se passe bien.
Vous ne regrettez donc pas d'avoir quitté la France en 1999 ?
F.K : Non. Au contraire. C'est à l'étranger que j'ai quasiment tout connu. C'est une expérience profitable pour moi. J'ai bien apprécié l'Angleterre et aujourd'hui je profite bien de l'Espagne.
Vous pourriez envisager un retour en France, à Lyon par exemple, votre premier club ?
F.K : Ce ne sont que des hypothèses. Ca dépendra de beaucoup de choses, de mes envies du moment, si le club est vraiment intéressé... Pour l'instant je n'y pense même pas.
Est-ce qu'on peut dire, après 11 journées, que le titre de champion d'Espagne est devenu l'objectif du FC Séville ?
F.K : Peut-être pas un objectif. Mais il ne faut pas non plus se cacher derrière une fausse modestie. On joue bien, on est une des équipes qui jouent le mieux en Espagne en ce moment, donc forcément les gens en parlent. C'est surtout les médias qui en parlent, plus que nous-mêmes. On continue à travailler sur la lancée de la saison dernière et ça nous sourit pour l'instant.
Vous n'étiez pas dans la dernière sélection du Mali pour un match amical en France. C'était votre choix ou celui du sélectionneur ?
F.K : Le sélectionneur m'avait prévenu un peu à l'avance. Il m'avait dit qu'il voulait essayer d'autres joueurs puisque notre prochain match officiel n'est qu'en mars. Et il voulait aussi faire reposer les joueurs qui avait une surcharge de matches, avec la Coupe d'Europe notamment. Et j'en faisais partie. Il n'y a pas de soucis.
Vous vous investissez beaucoup pour le Mali...
F.K : Il y a une campagne en Andalousie en solidarité avec l'Afrique. Ceux qui ont organisé cette campagne savent que j'ai une fondation au Mali et comme l'Andalousie va être solidaire plus particulièrement avec le Mali, ils ont eu la bonne idée de m'appeler pour savoir si on pouvait collaborer là-dessus. Durant le match du 9 décembre contre le Real Madrid, il y aura un petit événement organisé pour que les supporteurs puissent participer à cet élan de solidarité. J'attends toujours l'accord de Mahamadou Diarra mais a priori ça devrait se faire.
En quoi consiste votre fondation ?
F.K : C'est une fondation destinée aux enfants en général et aux orphelins en particulier. On travaille sur l'éducation. L'idée c'est aussi de créer un "village des enfants". Avec plusieurs maisons individuelles plutôt qu'un grand bloc. C'est dans la forme que c'est plus original.