Carrière : "On progresse"

Après le nul face à Lille (1-1), samedi, Eric Carrière souligne les progrès de Lens sur le plan mental qui lui ont permis de revenir au score lors de ses trois derniers matches. Une force qui n'est pas sans lui rappeler Lyon il y a quelques années. Il espère que le RCL saura suivre le même chemin.

ERIC CARRIERE, Lens a poursuivi sa bonne série en ramenant un point face à Lille (1-1)...

E.C. : Presque trois même puisque le but de Jussie nous permet de reprendre trois points sur Lille. Sinon, on se serait retrouvé à un point devant alors que là on est à quatre longueurs. Un autre but aurait pu nous apporter beaucoup plus mais c'est déjà pas mal. Depuis quelques temps, on a la capacité à réagir lorsque l'on est mené. C'est très positif pour la suite. Moralement, ça fait du bien à tout le monde. Perdre contre Lille aurait difficile, par le fait que ce soit le derby mais aussi au niveau du classement car on les aurait remis en selle. Ça n'est pas extraordinaire parce qu'on aurait préféré gagner mais c'est pas mal.

Vous considérez donc ce match nul lors du derby comme une bonne opération ?

E.C. : Il faut souvent analyser les matches en fonction de leur physionomie. Quand on fait 2-2 à Sedan après avoir mené 2-0, on n'est pas très content. Face à Lille, c'était différent. On était mené 1-0 par une équipe lillois qui ne s'est pas trop livrée, qui procédait beaucoup par contre - avec des joueurs de qualité, attention ! - mais qui laissait peu d'espaces derrière. On a peut-être parfois joué très long mais c'est difficile face à une équipe aussi à l'aise dans le pressing. D'ailleurs, plusieurs équipes s'y sont cassé les dents, notamment au niveau européen. C'était difficile de revenir au score mais on l'a fait en marquant un super but. D'ailleurs, dans ces cas là, le baromètre c'est souvent le public et il nous a applaudis donc...

Lens est actuellement 2e. Ce match était-il un avant-goût de la Ligue des Champions ?

E.C. : Oui. J'espère que ce sera un bon apprentissage pour nous. Ça voudrait dire qu'on y sera la saison prochaine. Mais c'est vrai que c'était un match de haut niveau physique où il y avait peu de temps pour jouer le ballon. C'était un match acharné mais joué dans un bon état d'esprit. C'était un match très serré, difficile. Lille est une équipe qui n'est pas facile à manoeuvrer, qui est très à l'aise dans le pressing, qui laisse peu d'espaces et qui contre très bien. Malheureusement. Je préfère les matches ouverts. Mais le nul est assez logique.

Lors de vos trois derniers matches, vous avez su réagir alors que vous étiez menés au score. Lens est-il d'abord une équipe de réaction ?

E.C. : (Il sourit) Je me rappelle que c'est ce qui était aussi souvent dit à Lyon à l'époque. Donc tant mieux si on peut être une équipe de réaction et être au même niveau que Lyon dans quatre ou cinq ans ! En tout cas, c'est toujours bien de savoir réagir. Mais je ne pense pas qu'on ait fait une mauvaise heure avant que Lille n'ouvre le score. Une équipe qui ne fait que réagir, ça veut dire qu'elle est très mauvaise avant d'encaisser un but et qu'elle devient très bonne ensuite. Je ne pense pas que ce soit le cas avec nous. Mais c'est vrai que sur, ce style de match, il aurait été préférable de marquer les premiers car cela oblige l'équipe adverse à se livrer un peu plus, ce que Lille n'a pas trop fait d'ailleurs et à juste titre. Ils ont bien géré leur match... enfin presque !

Cette équipe de Lens s'est-elle découvert des qualités mentales qu'elle n'avait pas auparavant ?

E.C. : Je pense qu'on a beaucoup progressé à ce niveau là effectivement. Quand on voit nos derniers matches à Nice, à Nancy (en Coupe de France) ou face à Lille, on arrive à revenir au score. Maintenant, on sait qu'on en est capable. Lorsqu'on prend un but, ça donne un coup derrière la tête mais on sait qu'on peut réagir et on l'a déjà fait plusieurs fois. Chose que l'on n'arrivait pas à faire la saison passée. C'est bien pour la progression de l'équipe. De toute façon, il y a une équipe qui est finalement assez régulièrement menée, qui s'appelle Lyon et qui arrive à mettre deux buts en cinq minutes. Ça, c'est une équipe qui a un gros mental. On en est encore loin mais on a beaucoup progressé.

Vous aviez connu un passage un vide à la même époque la saison passée. Est-ce toujours présent dans l'esprit des joueurs ?

E.C. : Pas du tout. En tout cas, personnellement non. J'espère qu'on va continuer à progresser comme on l'a fait lors des deux dernières saisons. Il y a deux ans, on avait eu un trou de quatre mois. L'an passé, c'était seulement deux mois. Donc ça serait bien de continuer comme ça ! Notre reprise est plutôt encourageante. Même si après le match nul face à Lille, il va falloir aller chercher une victoire à Lorient.