Barcelone s'est qualifié pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions en battant le Werder Brême (2-0). Auteurs d'une première période accomplie sous la baguette d'un Ronaldinho retrouvé, les Catalans sont de retour et pourraient faire très mal lorsque les choses sérieuses reprendront.
Une tempête. Un ouragan. Un tourbillon de bonnes intentions et de football total : voilà ce qui a balayé le Werder Brême mardi au Camp Nou. Durant les vingt premières minutes de la "finale" du groupe A, les Allemands ont dû s'accrocher à la pelouse pour ne pas être soufflés par la puissance, les flux et reflux de la marée barcelonaise. Avec Ronaldinho et Deco à la baguette, Ludovic Giuly et Eidur Gudjohnsen déchaînés, les Catalans se sont vite remis en position favorable. Obligés de s'imposer face à l'attaque mitraillette verte, les champions d'Europe ont marqué deux fois lors des dix-huit premières minutes et évité l'affront de devenir le premier champion d'Europe éliminé au premier tour depuis l'avènement de la Ligue des Champions en 1992/1993.
Face à une équipe habituée à attaquer et marquer but sur but, Le FC Barcelone a fait ce qu'il fallait : obliger les Brêmois à défendre. Au prix d'un pressing vif et d'un jeu sur les grandes largeurs, le Barça a écartelé la défense allemande et fait sauter le verrou, à l'image de Ronaldinho, auteur d'un coup franc plein de malice. Frank Rijkaard a particulièrement apprécié l'entame des siens : "Nous avons très bien débuté le match. Nous avons bien pressé et nous avons marqué deux buts très rapidement. Les joueurs ont bien fait leur travail. Ce résultat nous apporte beaucoup de sérénité. " Et sans doute un peu de confiance puisque cette sixième journée de C1 a été également la confirmation de ce qui semblait poindre ces dernières semaines : le retour du grand Ronaldinho.
"Le football est facile"
Le Brésilien a été de tous les bons coups. Buteur, à l'origine du deuxième but avec une ouverture magique à destination d'un Ludovic Giuly en grande forme également, le quart de finaliste du dernier Mondial semble reparti comme en 2005. Les coups de rein sont plus meurtriers et les coups de patte plus incisifs. Si sa seconde période a été moins impressionnante, Ronnie a conservé son potentiel de nuisance envers la défense du Werder. "Avec lui, le football est facile, s'enthousiasme Ludovic Giuly. Il est très intelligent". A Barcelone, cette qualité semble partagée.
Après avoir fait le break et tenté d'en remettre une couche avant la pause, les Catalans sont revenus sur le vaste rectangle vert du Camp Nou avec des intentions plus prudentes et se sont mis sur le mode contre-attaque. De ce fait, la seconde période a été en grande partie allemande mais n'a jamais fait vaciller le Barça de son trône. Il y a bien eu quelques sautes d'attention qui auraient pu coûter cher - comme ce centre-tir de Jensen mal appréhendé par Valdes et qui a terminé sa course sur le poteau - mais au final sans incidence sur le résultat. Et c'est bien l'essentiel pour Deco : "L'objectif était de passer et de bien jouer. Nous devions débuter très fort. C'est ce que nous avons fait. On a marqué deux buts rapidement. En seconde période on a défendu un peu plus, ce qui est normal comme on avait l'avantage au score. Nous ne sommes pas des robots. On ne peut pas toujours attaquer pendant 90 minutes."
Le principal est donc fait pour Barcelone. Les Catalans vont pouvoir s'envoler tranquilles vers le Japon et le Championnat du monde des Clubs avec la satisfaction du devoir accompli et sans doute de nouveau l'impression que l'avenir leur appartient. Même deuxièmes de leur groupe et donc opposés à l'un des premiers lors des huitièmes de finale, les doubles vainqueurs de la C1 seront un os sur lequel Lyonnais, Munichois et autres Milanais pourraient se casser les dents. D'autant qu'en février, le Barça sera peut-être enfin au complet. Sauf accident, Samuel Eto'o sera revenu et Lionel Messi plus très loin des terrains. "Nous pouvons affronter l'avenir avec beaucoup plus de sérénité, se ravit Joan Laporta. En février, l'équipe sera presque au complet. Nous avons fait face à l'adversité avec beaucoup d'efforts et de travail, c'est pourquoi il faut être fier de cette équipe."
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