Battu par l'Hapoël Tel Aviv (2-4) en Coupe de l'UEFA, le PSG a vraiment touché le fond. Quatorzième de Ligue 1, dernier de sa poule en C3, le club de la capitale est dans une situation alarmante. Tout comme son entraîneur Guy Lacombe, dont le maintien semble désormais plus que précaire.
Une soirée à oublier. Définitivement. A effacer car elle s'est terminée tragiquement, par une mort d'homme. A rayer des mémoires également pour le Paris Saint-Germain qui avait habitué à décevoir mais qui a, espérons-le pour le club de la capitale et ses supporters, touché le fond du fond face à l'Hapoël Tel Aviv (2-4). A l'image du football israëlien, l'Hapoël a certes fait des progrès ces dernières années. Mais de là à mettre une trempe au Paris Saint-Germain... Jeudi soir, indigents et fantomatiques, les Parisiens ont conclu une soirée digne de leurs plus horribles prestations sur la scène européenne. Digne de la raclée reçue par la Juventus Turin (1-6) en janvier 1997.
Mais là où Paris pouvait avoir une excuse face à la Vieille Dame, qui était au sommet du football européen de clubs, le PSG ne l'avait pas hier soir face à une équipe qui n'a brillé que sur les terrains domestiques. Difficile de comprendre comment Paris est tombé si bas et encore plus ardu de savoir si les hommes de Guy Lacombe pourront rebondir. Et surtout comment ? Vaincus par Bordeaux (0-2) samedi dernier, les Parisiens ont délivré une prestation encore plus désastreuse en UEFA. Les supporters, virulents samedi, l'ont été moins jeudi et c'est plus une atmosphère de résignation qui a accompagné la sortie de ceux qui étaient leurs favoris il y a encore peu de temps.
"Pas la qualité pour jouer à Paris"
Ridiculisés défensivement, menés 2-0 au bout de sept minutes à la suite de deux balades israéliennes signées Toama au sein de la défense francilienne et d'une faute de main impardonnable d'un Mickaël Landreau méconnaissable depuis qu'il a quitté Nantes, les Parisiens ont eu au moins un mérite :celui de réagir. Avant de couler. Définitivement. A la sortie du terrain, Pedro Pauleta a résumé laconiquement ce que tout le monde pense. " La seule réalité c'est que tous les joueurs n'ont pas la qualité pour jouer à Paris." Pas sûr que l'analyse du capitaine du PSG fasse avancer le schmilblick mais elle a au moins l'avantage de la clarté et de la lucidité. A la différence de celles de Guy Lacombe qui, à l'issue de PSG-Bordeaux, osait encore avancer que le club "était sur la bonne voie".
Jeudi, l'entraîneur du PSG, plus que jamais sur un siège éjectable, a revu son optimisme à la baisse. "On est au plus bas , a déclaré le technicien parisien. Ce soir ce n'est pas un problème de manque d'investissement mais un manque de concentration. " Pour marquer la fin de sa période "langue de bois", le coach à la moustache a emboîté le pas de son capitaine : " Le maillot doit être porté autrement que ce qu'il est en ce moment. Pas sur ce match-là mais depuis bien longtemps. Ce soir, c'est la conséquence de tout cela. On ne peut pas commencer un match avec 0-2 en sept minutes alors que tout le monde est averti. Il y a un problème quelque part. Il faut arrêter de se planquer et se mettre au boulot. " N'est-ce pas trop tard ? Alain Cayzac en décidera.
Le président du Paris Saint-Germain, qui s'est refusé à lâcher Guy Lacombe après Bordeaux, a-t-il encore le choix ? Peut-il le laisser en place ? La réponse semble négative mais pourrait attendre au moins le déplacement à Nantes, qui arrive rapidement (dimanche). Même une victoire du 14e de Ligue 1 n'aurait sans doute pas les vertus curatives espérées tant le divorce entre les joueurs et Lacombe semble consommé. Ce dernier n'hésitant pas à les charger et à douter de leur implication : "On bosse, mais quelquefois en faisant semblant et parfois en étant impliqué. C'est là le problème. Tout le monde dans ce club doit se remettre en question. Il faut savoir le dire." La fin semble proche. Et ce ne sont pas les événements qui se sont déroulés vendredi matin au Camp des Loges (altercation, prise à partie de Bernard Mendy) qui vont calmer la situation.